Lettre aux mères

Lettre aux mères

 

Lettre aux mères qui portent le monde

On dit souvent qu’il existe mille façons d’être mère.

Et c’est vrai.

Il y a celles qui murmurent, celles qui éclatent de rire, celles qui rassurent d’un simple regard.

Il y a celles qui tiennent bon, même quand le sommeil s’est envolé, et celles qui trouvent encore la force d’avancer, un pas après l’autre.

Être mère, ce n’est pas suivre un modèle figé.

C’est une somme de gestes invisibles qui, mis bout à bout, tissent un lien solide comme une étoffe. C’est bercer une fatigue qui ne se dit pas, consoler au milieu du chaos, et malgré tout offrir de la tendresse à pleines mains.

Le paradoxe du poids et de la légèreté

Porter le monde, ça pèse.

Les tâches à enchaîner, les inquiétudes qui collent à la peau, les listes interminables.

Et pourtant, dans ce rôle immense, il y a une légèreté inattendue :

un souffle chaud contre la nuque, une petite main agrippée comme un ancrage, un corps lové contre le vôtre.

Comme si ce poids devenait au contraire une force, une évidence.

C’est aussi cela, le portage physiologique : transformer la charge en proximité, trouver du réconfort dans le simple fait de porter son enfant contre soi, que ce soit en sling, en wrap ou en porte-bébé physiologique.

Ces minutes volées au temps

On le sait : trouver du temps pour soi relève souvent de l’exploit. Mais parfois, quelques minutes suffisent.

Respirer profondément, sentir l’air circuler.

Se rappeler que dans le portage aussi, il suffit d’un ajustement minuscule pour que tout devienne plus simple, plus fluide.

La maternité, c’est un peu ça : apprendre à composer avec les nœuds, à se délester quand il le faut, et à accueillir ces instants suspendus.

Les voix qui résonnent

Être mère, c’est parfois se sentir seule alors qu’on ne l’est jamais vraiment.

C’est comme avec le portage : on avance ensemble, mais chacun a son rythme, son souffle, sa place.

Et quand les récits se croisent — une confidence, une histoire partagée, un éclat de rire — on réalise que ce qu’on croyait porter seule est en réalité un fil commun entre nous toutes.

À vous toutes

À celles qui avancent avec confiance, et à celles qui vacillent.

À celles qui doutent, et à celles qui s’inventent un chemin pas à pas.

À celles qui portent leurs enfants, leurs projets, leurs rêves — parfois tout à la fois.

Vous tenez le monde entre vos bras, contre vos cœurs, sur vos épaules.

Et chaque jour, dans ce geste répété mille fois, vous prouvez que la force se cache souvent dans les élans les plus simples.